J'ai fait un rêve merveilleux !
Je visitais le Nord de la France, et je roulais sur une nationale à quelques kilomètres de
Dunkerque.
Au loin, je vois un bâtiment très étrange. Bizarrement il semble intégrer une éolienne, du genre de celles qu'on voit dans les ranchs des Westerns américains. Un panneau indiquait que la "Maison des énergies renouvelables" peut se visiter, et, comme je suis un passionné de ça, je décide ma femme à faire le détour.
Au loin, je vois un bâtiment très étrange. Bizarrement il semble intégrer une éolienne, du genre de celles qu'on voit dans les ranchs des Westerns américains. Un panneau indiquait que la "Maison des énergies renouvelables" peut se visiter, et, comme je suis un passionné de ça, je décide ma femme à faire le détour.
Je gare ma voiture dans le parking en bas de la pente, et nous marchons vers le
site. Sur le chemin nous rencontrons un couple tirant une valise. Ils
avaient loué une chambre pour le week-end dans le guesthouse, pour visiter
en profondeur l'exposition et profiter du lieu. Selon leurs dires, la
"Maison des énergies renouvelables" avait été financée par un fonds
Quatari, ou quelque chose de similaire, pour mettre en avant leur implication
écologiste pour sauver la planète, dans le cadre de leur budget de communication.
L'appel d'offres avait été gagné par un bureau d'architecture international renommé.
Il faisait plutôt froid dehors et il y avait un fort vent. Le
bâtiment de forme octogonale avait quatre ou cinq étages. Le toit étrange était
couvert de panneaux solaires et l'éolienne était fixée sur un pylône métallique
planté au milieu du bâtiment.
Nous entrons dans le hall acheter un billet pour la visite
de l'exposition, pendant que le couple s'enregistre au guesthouse. Il y avait
déjà beaucoup de gens qui attendaient pour la visite guidée.
Le guide nous annonce tout d'abord que tout le bâtiment est
chauffé uniquement par les énergies renouvelables. L'éolienne multipales entraîne un
brasseur d'eau situé juste en dessous, et la chaleur générée par les turbulences est
utilisée pour le chauffage. Un visiteur montre son étonnement qu'on puisse
chauffer de l'eau rien qu'en la brassant. Le guide lui rappelle alors la fameuse
expérience de James Prescott Joule en 1847, démontrant la parfaite équivalence
entre le travail mécanique et la chaleur, qui s'expriment d'ailleurs tous deux dans
la même unité (le Joule).
La portion (40%) de l'énergie cinétique du vent captée par l'éolienne est
entièrement transformée en chaleur par les frottements et les turbulences crées
dans l'eau par les palettes du brasseur.
Un exemplaire du brasseur grandeur nature est exposé:
environ 2m de haut pour 1,5m de diamètre. Huit palettes mobiles sont intriquées
au milieu de huit palettes fixes, le tout est inséré dans un cadre métallique
soudé. Quelqu'un murmure qu'on dirait une machine sortie tout droit d'un roman
de Jules Verne.
Un double du rotor de l'éolienne est exposé. Il est encore
plus impressionnant avec ses 5m de diamètre. Les 30 pales sont de simples tôles
d'acier incurvées et légèrement vrillées
de l'axe vers l'extrémité. Il est présenté verticalement dans sa position de
fonctionnement, et monté au bout d'un dispositif de renvoi d'angle à 90° fixé sur une
plateforme pivotante au moyen d'un chevalet. Quelqu'un remarque que ça
ressemble au pont arrière d'un véhicule 4x4, et le guide confirme que c'en est
un, et qu'il est parfaitement adapté pour cet usage du point de vue des efforts mécaniques en jeu
et des conditions d'utilisation quasi-permanentes de l'éolienne.
Le brasseur est logé dans la partie supérieure de la colonne
métallique constituant l'ossature du bâtiment. Le reste de la colonne sert de
réservoir d'eau principal pour le stockage de la chaleur produite, de telle
façon que le bâtiment, qui est construit autour de cette colonne est chauffé
par radiation naturelle en hiver. La tour métallique supportant l'éolienne
s'appuie sur cette colonne d'acier.
Le guide explique alors que l'éolienne démarre facilement avec
le moindre vent, puisqu'au départ, il n'y a pas d'eau dans le brasseur et que
le rotor est donc libre. Dès que le vent se renforce, on pompe de l'eau dans le
brasseur et le couple résistant correspondant est appliqué sur l'arbre de
l'éolienne. L'eau commence à chauffer!
Le guide nous prévient alors que les explications suivantes
seront un peu hermétiques aux non-spécialistes, et que les autres peuvent donc en
profiter pour aller regarder les photos exposées à côté.
Il faut savoir que toute éolienne n'atteint le maximum de
son efficacité (en termes de transfert de chaleur ici) si, et seulement si, il
est contraint à tourner à une vitesse bien spécifique et qui dépend de la
vitesse du vent instantané. Le quotient entre ces deux vitesses doit être
constant et cette constante est caractéristique de la conception de l'éolienne considérée
(profil aérodynamique des pales, angle d'attaque ...). Pour cette raison, un
compte-tours est monté sur l'axe de l'éolienne, et un anémomètre en haut de la
tour. Leur mesure est transmise sous forme d'un signal électrique à un servomécanisme
qui contrôle automatiquement le niveau d'eau dans le brasseur. Le couple
résistant ainsi créé contraint le rotor à tourner à la vitesse correcte, quelle
que soit la vitesse du vent instantané.
Nous retrouvons les autres visiteurs en train de regarder
une vidéo montrant la mise en œuvre du génie-civil et l'installation de la
colonne centrale du bâtiment. En fait on y apprend que l'entreprise qui
fournissait les mâts métalliques des fermes éoliennes en cours d'installation dans
la région, avait signé un accord de partenariat avec le projet pour fournir et
installer la première section de leur mât standard, pour constituer la colonne centrale
du bâtiment. Seules quelques légères modifications avaient été nécessaires pour
être compatibles avec ce projet. Les adaptations et les interfaces spécifiques
avaient été soudées dans leur atelier, avant le transport.
Puis on monte tous en groupe, sur la terrasse et le
toit du bâtiment. C'est impressionnant ! Toute une partie du toit orientée
plein Sud, est couverte d'un patchwork de 160m² de panneaux solaires
thermiques. La pente est calculée pour optimiser l'efficacité en été. La tour
métallique d'environ 20m de haut est érigée sur la colonne, au centre du
bâtiment, et la jonction avec le toit et avec la terrasse prend la forme
d'une structure pyramidale. Cette structure supporte 3 panneaux solaires
photovoltaïques triangulaires de 21m² chacun, faits sur mesure, sur ses faces,
sud-ouest, sud et sud-est. La pente est plus prononcée pour optimiser le
rendement en hiver. L'éolienne tourne à vive allure sous le fort (et frais)
vent. On est quand même content de rentrer dans la chaleur du bâtiment!
Le guide nous montre quelques photos et vidéos des quatre
réservoirs d'eau souterrains, pendant leur construction, avec une capacité
totale de 680m3 . On y voit l'installation de l'isolation très importante
(1m d'épaisseur remplis avec des emballages recyclés, en polystyrène, déchiquetés
sur place et tassés en position). Les réservoirs servent de stockage thermique
saisonnier, la chaleur récoltée en été par les panneaux solaires et l'éolienne
étant stockée sous forme d'eau chaude, jusqu'à l'hiver suivant.
Un écran géant affiche en temps réel la production de
l'éolienne et des panneaux solaires, ainsi que la température des réservoirs
d'eau et différentes autres données techniques pertinentes. Le guide nous dit
que ces données sont bien sûr enregistrées puis analysées pour être reproduites
sous formes de courbes et de tableaux servant à gérer le système et à tirer les
conséquences pour les prochains projets de par le monde.
Dans un coin de la salle d'exposition, deux vélos
d'appartement sont installés côte-à-côte. Ils entraînent chacun un petit brasseur
d'eau isolé thermiquement. Un écran digital au dessus des vélos affiche la
température instantanée de l'eau dans chacun des brasseurs. Deux adolescents
font la compétition avec entrain pour faire monter la température de leur
brasseur. Quelques autres ados les encouragent bruyamment et attendent impatiemment
leur tour.
Quelqu'un demande où sont les toilettes. "Je suis
sûr qu'ils s'en servent à faire du biogaz !" murmure ironiquement un
visiteur. Oui, c'est le cas !
A la fin de la visite-guidée, il fait déjà nuit dehors,
alors qu'il est seulement 16h00. On décide alors de rester sur le site pour la
nuit. Heureusement, il reste une chambre libre dans le guesthouse, et comme
toutes les chambres disposent d'une belle vue sur le paysage alentour .... tout baigne!
Plus tard, au restaurant, on rencontre de nouveau le
couple du parking. Ils ont passé leur journée à visiter le site, et la dame
s'est même accordé un instant de relaxation dans la piscine couverte et le jacuzzi
d'en bas. Le mari a lui, admiré le coucher de soleil, confortablement
installé dans un fauteuil de la Bibliothèque, au coin de la cheminée.
En fait, un des quatre réservoirs d'eau souterrains est aménagé en piscine, pour les clients du guesthouse. Il continue à servir
au stockage de chaleur pour le bâtiment, mais la piscine ferme donc quand
l'eau devient trop chaude, à la fin de l'été. Les abords de la piscine
ont été aménagés avec goût avec des planchers en bois, des chaises-longues et
des tas de plantes vertes. Deux jacuzzis ont été rajoutés ultérieurement.
Dès que je me suis réveillé, j'ai bondi hors de mon lit pour
noter, avant de l'oublier, l'URL de mon rêve merveilleux:
www.windmill-for-heating-buildings.blogspot.com
Have you already received any support or mark of interest from anybody about your interesting project ?
ReplyDeleteAvez vous reçu des commentaires de gens intéressés par votre projet ?